Corrientes nord
Nous sommes partis de Mi Querencia pour rencontrer presque le froid, un Parana agité avant de retrouver soleil et chaleur le dimanche.
J'ai accompagné Delia, autre membre de la tribu Ferrando, elle vit dans un superbe appartement le long de la Costanera (croisette) de Corrientes au dessus du fleuve. Ici il est immense, je l'ai accompagné donc pour voter. Une sorte de plébiscite régional était organisé, qui, pour résumer, pouvait, devait donner la possibilté, jusqu'alors nonconstitutionnelle, au gouverneur de se présenter encore une fois.
Après avoir été en fin de matinée jusqu'à Paso de la Patria, station balnéaire au bord du Parana (première photo suivante, Délia est à droite), nous étions invités à déjeuner à Santa Ana, dans une maison tout ce qu'il y a de bien, et surtout entourée d'une végétation ressemblant furieusement à Iguazu, pour ceux qui connaissent.
C'est incroyable comme ici, nous prenons des habitudes de luxe... Parfois j'ai un peu honte...
"Faites-lui mes aveux,
Portez mes voeux,
Fleurs écloses près d'elle.
Dites-lui qu'elle est belle,
Que mon coeur nuit et jour
Languit d'amour."
et encore
"Faites-lui des aveux,
Portez mes voeux,
Révélez à mon âme
Qu'il s'exhale avec vous
Parfums plus doux!"
Enfin, tout ça, c'est dans le livret du Faust de Gounod, mais le vers suivant, et après cette indication: il cueille une fleur, est
"Fanée!...Hélas!" que je vous indique qu'il faut beugler, si possible avec l'accent teuton...
Rien de tel ici, même les indiens sont gentils... Ensuite, nous sont allés à la messe, enfin à Vespres, au pueblo de Santa Ana.
Et pour notre nuit, sans certitude que revienne le jour, quelques mots du vieux, si vieux Lorca, tué à l'aube par les franquistes:
Carmen va dansant
par les rues de Séville...
Sur sa tête s'enroule
un serpent jaune,
elle rêve en dansant
aux galants d'autrefois.
Fillettes
tirez les rideaux!
Les rues sont désertes, et au fond l'on devine des coeurs andalous qui cherchent des vieilles épines.
Le rio depuis l'appartement de Delia
Ca a quand même une autre gueule que Gounod, non?
Federico embrasse tous les gens de Saint Mamert...